La Suisse n'aurait pas dû condamner un Turc pour avoir publiquement nié le génocide arménien, a estimé jeudi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).
Les propos de cet homme politique turc, Dogu Perinçek, qualifiant le génocide arménien de 1915 de "mensonge international", n'ont pas porté atteinte "à la dignité des membres de la communauté arménienne au point d'appeler une réponse pénale en Suisse", ont estimé par 10 voix contre 7 les juges européens, dans un arrêt définitif.
La Suisse avait condamné le président du Parti des travailleurs de Turquie pour discrimination raciale parce qu'il avait qualifié en 2005 le génocide arménien de "mensonge international".
Dans un arrêt de première instance, en décembre 2013, la Cour européenne lui avait déjà donné raison: elle avait alors rappelé qu'elle pouvait admettre des limites à la liberté d'expression à condition que celles-ci soient solidement justifiées, ce qui n'était pas le cas, selon elle, dans cette affaire.