Fillon juge l'offre de Merkel à la Turquie "intenable"


Fillon juge l'offre de Merkel à la Turquie "intenable"

  • 21-10-2015 12:01:07   | Allemagne  |  

Pour François Fillon, l'offre d'Angela Merkel à la Turquie - un "plan d'action" d'Ankara pour retenir les réfugiés sur son territoire en échange d'un coup de pouce à l'entrée du pays dans l'UE - est "intenable".

Bruxelles a proposé jeudi dernier un "plan d'action" aux termes duquel Ankara s'engagerait à retenir sur son territoire les migrants, notamment syriens, qui veulent rallier l'Europe. Cela en échange d'une "libéralisation du régime des visas" pour les citoyens turcs et d'un coup de pouce à la candidature d'Ankara à une entrée dans l'UE. "Les discussions en la matière sont très prometteuses et continueront", a même assuré Angela Merkel, dimanche après un entretien avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

La Turquie, qui accueille déjà officiellement 2,2 millions de réfugiés syriens, a fait monter les enchères en qualifiant ce plan de simple "projet" et en jugeant le budget proposé par l'UE "inacceptable". "Nous avons parlé de 3 millions d'euros 'd'argent frais' mais ce n'est pas une somme définitive. Nos besoins (financiers) pourraient augmenter", a déclaré le Premier ministre turc, islamo-conservateur, Ahmet Davutoglu.

Lundi, le Premier ministre turc avait suscité la controverse en déclarant sur la télévision turque qu'il "ne pouvait pas accepter un accord sur la base : 'Donnez-nous de l'argent et ils restent en Turquie'. Je l'ai dit à Merkel. Personne ne doit attendre de la Turquie qu'elle se transforme en un camp de concentration où resteraient tous les réfugiés.

François Fillon a exprimé mardi son désaccord avec la position d'Angela Merkel : "François Hollande a été inspiré de ne pas prendre la même attitude" qu'Angela Merkel, a déclaré l'ancien Premier ministre sur "RTL". "C'est vrai aussi qu'il n'y a pas aujourd'hui un afflux de réfugiés qui déferle sur la France contrairement à l'idée entretenue ou en tout cas reçue par les Français".

Contrairement à la chancelière allemande, le président français "n'a pas ouvert les bras et il a eu raison de le faire". "Angela Merkel d'ailleurs a modifié sa position. Ceci étant, elle vient de prendre une nouvelle position qui pose problème avec la Turquie : elle a demandé à la Turquie un effort sur les réfugiés, et elle a raison de le faire, mais en échange d'une promesse d'adhésion à l'Union européenne qui est intenable", a développé l'ancien Premier ministre français.

La chancelière allemande avait déjà été critiquée par une partie de la droite française, son alliée au plan européen, pour ses positions successives sur la question des migrants. Bruno Le Maire avait notamment estimé qu'elle avait commis "une double erreur" en ouvrant en grand les portes de l'Allemagne aux réfugiés avant de faire volte-face.

 

AFP

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