Déclarations de l’Archevêque arménien catholique d’Alep après le lancement de l’offensive sur Alep de l’armée syrienne appuyée par les opérations aériennes russes


Déclarations de l’Archevêque arménien catholique d’Alep après le lancement de l’offensive sur Alep de l’armée syrienne appuyée par les opérations aériennes russes

  • 22-10-2015 13:38:37   |   |  

Alep (Agence Fides) – L'offensive dans la région d’Alep conduite par l’armée syrienne avec l’appui aérien russe, outre la fuite massive de la population civile qui vivait encore sur ces territoires, provoque actuellement des répercussions dans les zones urbaines centrales de la métropole syrienne, demeurées sous le contrôle des militaires syriens. « Au cours de ces derniers jours – indique à l’Agence Fides S.Exc. Mgr Boutros Marayati – des informations circulent à propos de la centrale électrique mise hors d’usage par les milices anti-Assad. Depuis deux jours, l’énergie électrique et la lumière font défauts et les tirs de missiles et de mortiers se sont intensifiés. Nous allons de l’avant avec les groupes électrogènes à essence tant qu’il y a du carburant et grâce à l’eau tirée des puits, à commencer par ceux creusés près des églises et des mosquées ».
Les vagues nouvelles relatives aux opérations militaires en cours dans la région ont également des effets contrastants sur les conditions psychologiques de la population. « D’un côté – explique l’Archevêque arménien catholique d’Alep – la population sent qu’il est sur le point de se passer quelque chose et nombreux sont ceux qui espèrent que le siège, qui pèse depuis des années sur nos quartiers, pourra vraiment finir. D’un autre côté, il est désormais évident pour tous que le niveau décisif sur lequel tout se joue est celui de la géopolitique. Les puissances mondiales, en collaboration avec les puissances régionales, combattent la guerre sur le territoire syrien. Si elles le voulaient vraiment, elles pourraient la faire finir en quelques jours ou la continuer jusqu’à on ne sait quand ».
A ce propos, l’Archevêque considère lui aussi imprudentes et trompeuses les déclarations de certaines représentants d’Eglises chrétiennes qui ont invoqué une « guerre sainte » contre les djihadistes du prétendu « Etat islamique ». « Maintenant – fait remarquer l’Archevêque – il en est qui étiquettent comme « guerre sainte » l’intervention russe en Syrie mais je rappelle que lorsque les Etats-Unis intervinrent en Irak, certains milieux américains avaient qualifié, eux aussi, l’opération militaire en question de guerre sainte. En réalité, ceux qui interviennent sont toujours mus par d’autres intérêts et ceux qui font usage de ces expressions ne connaissent ni l’histoire ni la psychologie des peuples du Proche-Orient. A la fin, le compte des guerres saintes des autres, nous le payons toujours nous, chrétiens d’ici ».

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