Attentat d'Ankara : enquête pour négligence contre le ministre de l'Intérieur


Attentat d'Ankara : enquête pour négligence contre le ministre de l'Intérieur

  • 23-10-2015 13:01:07   | Turquie  |  

La justice turque a lancé une enquête préliminaire visant le ministre de l'Intérieur Selami Altinok et plusieurs de ses cadres, accusés de négligence dans le double attentat-suicide qui a fait 102 morts le 10 octobre à Ankara, a rapporté vendredi le journal Hürriyet.

Cette procédure a toutefois peu de chances d'aboutir, selon le quotidien, qui rappelle que le feu vert du gouvernement islamo-conservateur est indispensable pour engager formellement des poursuites contre un de ses membres.

Cette enquête préliminaire fait suite à une plainte du barreau d'Ankara, qui reproche au ministre d'avoir négligé un certain nombre de signaux qui auraient permis d'empêcher cette attaque, la plus meurtrière de l'histoire de la Turquie.

Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a lui-même fait du groupe jihadiste Etat islamique (EI) le "suspect numéro 1" de l'attentat. Quatre suspects liés à une cellule jihadiste turque ont été inculpés et écroués en début de semaine. Le procureur d'Ankara en charge de l'enquête a confirmé l'identité d'un des deux kamikazes, Yunus Emre Alagöz, frère de l'auteur présumé d'un précédent attentat attribué aux jihadistes qui a fait 34 morts en juillet à Suruç (sud).
Selon la presse turque, les responsables de l'attentat d'Ankara faisaient partie d'une liste d'une vingtaine de militants islamistes considérés comme dangereux par la police.

A la veille des élections législatives anticipées du 1er novembre, l'opposition turque accuse le gouvernement d'avoir délibérément négligé la sécurité de la manifestation visée par l'attaque d'Ankara et d'avoir fermé les yeux sur les activités des militants proches de l'EI.

Le chef de la police d'Ankara et deux de ses adjoints ont été limogés après l'attentat. Mais M. Davutoglu et le président Recep Tayyip Erdogan, accusés de complaisance avec les islamistes, se sont farouchement opposés à une démission du ministre de l'Intérieur, réclamée par l'opposition.

 

AFP

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