Plusieurs quotidiens rendent compte de la tenue à Erevan, les 22 et 23 octobre, du troisième forum des anciens étudiants de l’Université d’Etat de Moscou des relations internationales (MGIMO﴿, qui a accueilli plus de 300 participants de 40 pays, parmi lesquels des diplomates, économistes, hommes politiques, journalistes et entrepreneurs de grand renom international. Dans un discours inaugural, le Président Sarkissian a présenté les priorités de la politique étrangère de l’Arménie, celle-ci étant basée, selon lui, sur le partenariat, la transparence et la complémentarité. La Russie occupe une place particulière dans la politique étrangère de l’Arménie. Selon le Chef de l’Etat, les deux pays sont liés par un dialogue politique actif, ainsi que par un partenariat étroit économique, commercial, scientifique etc. Les deux pays coopèrent en outre en marge de l’UEE que l’Arménie vient d’adhérer, de l’OTSC et d’autres structures. La Russie joue également un rôle important dans le règlement du conflit du HK. L’Arménie accorde aussi une importance particulière aux relations avec l’Iran et la Géorgie. Dans ce contexte, l’accord entre l’Iran et la communauté internationale sur le dossier nucléaire iranien revêt une importance particulière pour l’Arménie, qui fait face à un blocus imposé par la Turquie et l’Azerbaïdjan. Le Président Sarkissian a évoqué les relations de l’Arménie avec l’UE, soulignant la nature particulière des relations franco-arméniennes. Il a fait un point sur le partenariat avec les Etats-Unis, la Chine, l’OTAN etc. Il a présenté aux participants du forum l’enjeu de la réforme constitutionnelle en cours en Arménie, dont l’objectif est de transformer le pays en une république parlementaire avec des institutions démocratiques fortes.

Le Chef de l’Etat a longuement présenté le conflit du HK, notant une fois encore que le Haut-Karabakh n’a jamais fait partie de l’Azerbaïdjan indépendant et que les ambitions de celui-ci par rapport au HK sont dépourvues de tout argument historique, juridique, politique et moral. Il a rappelé qu’en 1918, à la suite de l’effondrement de l’Empire russe, une nouvelle entité portant le nom d’Azerbaïdjan est apparue pour la première fois sur la carte politique de la Trancaucasie. Or, parler de l’appartenance du HK à l’Azerbaïdjan avant 1918 est dépourvu de logique, puisqu’un tel Etat n’existait tout simplement pas. Il a rappelé qu’à la suite de l’effondrement de l’URSS, le référendum de l’indépendance de l’Azerbaïdjan a fait suite à celui tenu au HK, une autonomie au sein de l’Azerbaïdjan soviétique, ce qui fait qu’après la chute de l’URSS, deux sujets indépendants et juridiquement égaux ont été formés sur le territoire de l’Azerbaïdjan soviétique. Par ailleurs, M. Sarkissian a rappelé que l’Azerbaïdjan avait adopté, le 18 octobre 1991, un acte constitutionnel, invalidant tous les actes juridiques adoptés pendant la période soviétique, dont des actes relatifs au HK. Le Chef de l’Etat a présenté l’historique des opérations militaires déclenchées par l’Azerbaïdjan en réponse aux aspirations d’indépendance du peuple du HK, la signature de la trêve en 1994 et les récentes tensions sur la frontière bilatérale avec l’usage de l’artillerie lourde. Il a en outre accusé l’Azerbaïdjan d’interpréter de manière arbitraire les quatre résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU relatives au conflit du HK, qui, selon lui, n’ont pas été appliquées à cause du pays voisin. Il a souligné que dans aucune des quatre résolutions, l’Arménie n’est représentée en tant que partie au conflit, tandis que le HK y figure comme telle. Refuser de dialoguer directement avec Stepanakert constitue donc une violation des résolutions du Conseil de sécurité par l’Azerbaïdjan. Le Président Sarkissian a confirmé la disponibilité de l’Arménie à poursuivre les négociations au sein du Groupe de Minsk en vue de parvenir à un règlement négocié du conflit.

Revue de presse de l’Ambassade de France en Arménie datée du 26 Octobre 2015

---