La visite des coprésidents du Groupe de Minsk à Erevan, dans le cadre de leur visite dans la zone du conflit du HK, constitue le principal sujet d’actualité. Les quotidiens rendent compte des rencontres des médiateurs avec le Président Sarkissian et le Ministre des AE, Edward Nalbandian, ainsi que couvrent la conférence de presse du coprésident américain, James Warlick, à l’Ambassade des Etats-Unis. Un communiqué de la présidence relève que le Chef de l’Etat a discuté avec les médiateurs de l’étape actuelle du règlement du conflit. Il a appelé les coprésidents à être vigilants dans l’enquête et dans la condamnation des incidents frontaliers, ce qui est très important, selon lui, en termes du maintien du régime de cessez-le-feu. Edward Nalbandian, quant à lui, a attiré l’attention des médiateurs sur le fait que l’Azerbaïdjan persiste dans ses violations du cessez-le-feu sur la ligne de contact et sur la frontière arméno-azérie, malgré les appels à la modération lancés à deux reprises par les coprésidents en septembre. « Les provocations persistantes de l’Azerbaïdjan aux frontières s’accompagnent de déclarations belliqueuses et de menaces au plus haut niveau proférées à Bakou. Le rejet par l’Azerbaïdjan de la proposition des coprésidents concernant la création d’un mécanisme d’enquête sur les incidents frontaliers confirme le fait que Bakou souhaite torpiller les efforts de l’Arménie et des pays coprésidant le Groupe de Minsk visant à parvenir à un règlement pacifique du conflit du HK », a-t-il dit.

Le coprésident américain, James Warlick, s’exprimant devant les journalistes à Erevan, a souligné pour sa part que les violents incidents de frontière figuraient en priorité à l’ordre du jour des rencontres des médiateurs lors de leurs visites à Erevan et Bakou. Il a fait part de la vive préoccupation des médiateurs par ces tensions, en particulier, par l’usage d’armes lourdes, dont des mortiers. « Notre message tant à Erevan qu’à Bakou est qu’il faut respecter le cessez-le-feu et réduire les tensions ». Il a précisé que les médiateurs allaient discuter avec les Présidents des deux pays des principes relatifs à un accord de paix équitable et durable, et dans cette perspective, leur soumettre une fois encore le projet d’un sommet d’ici la fin de l’année. Selon M. Warlick, « un sommet des Présidents pourrait avoir lieu après le référendum constitutionnel en Arménie ». Le coprésident américain a ajouté que les négociations se poursuivent sous une forme ou une autre depuis quelque 20 ans, et que « le temps est venu de passer à des négociations plus structurées ». M. Warlick a par ailleurs souligné la nécessité de reprendre les discussions sur un mécanisme d’enquête de l’OSCE, qui serait très utile sur la ligne de contact et la frontière internationale. Selon lui, un tel mécanisme est indispensable, alors que chaque partie se rejette la responsabilité des incidents, et les coprésidents ne disposent pas de structures permettant d’identifier les responsables des actes de violence enregistrés sur le terrain. Il a reconnu qu’à ce jour Bakou n’a pas agréé cette proposition des médiateurs de créer de tels mécanismes. M. Warlick a par ailleurs commenté les déclarations des autorités arméniennes sur la possible reconnaissance du HK par l’Arménie si les négociations entrent dans l’impasse ou si l’Azerbaïdjan lance des hostilités. Selon lui, une telle démarche de l’Arménie serait perçue par Bakou comme une provocation : « Aucune partie ne devrait prendre des mesures susceptibles d’inciter à la violence ou de provoquer l’autre partie ».

Revue de presse de l’Ambassade de France en Arménie datée du 27 Octobre 2015

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