Avion russe : pas d'excuses de la Turquie ni de rencontre avec Poutine


Avion russe : pas d'excuses de la Turquie ni de rencontre avec Poutine

  • 01-12-2015 11:31:14   | Turquie  |  Politique

La tension ne risque pas de retomber entre la Russie et la Turquie à la suite de la destruction par les Turcs d'un bombardier russe à la frontière syrienne la semaine dernière. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a refusé lundi de s'excuser, comme le réclame Moscou, et a demandé à la Russie de reconsidérer ses sanctions économiques adoptées à la suite de cet incident. "Aucun Premier ministre turc, aucun président, aucune autorité ne s'excusera (...) d'avoir fait son devoir", a déclaré Ahmet Davutoglu après avoir rencontré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, à Bruxelles. "Nous espérons que la Russie reconsidérera les sanctions économiques décrétées par Moscou", a ajouté Ahmet Davutoglu.

Moscou a adopté samedi un ensemble de sanctions économiques contre la Turquie : interdiction pour les employeurs russes d'embaucher des travailleurs turcs, interdiction des importations de certaines marchandises turques ou limitation, pour les "organisations sous juridiction turque", de leurs activités en Russie.

Réunis à la COP21, Vladimir Poutine et le président turc Recep Tayyip Erdogan ne devraient pas se rencontrer, a annoncé le Kremlin, malgré la demande d'entretien "en face à face" du dirigeant turc. Le Kremlin a en revanche dit qu'il y aurait "vraisemblablement" des discussions "dans les couloirs" du sommet entre Vladimir Poutine et le président américain Barack Obama. Cette possible rencontre informelle interviendrait après le marathon diplomatique la semaine dernière de François Hollande pour bâtir, pour l'heure sans succès, une grande coalition anti-État islamique. L'initiative du chef de l'État français bute notamment contre les divergences russo-américaines.

Enfin, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, a annoncé que le corps du pilote du bombardier russe abattu mardi par l'aviation turque a été ramené de Syrie en Turquie et va être remis à un représentant russe. "En accord avec leur tradition religieuse, des rites funéraires ont été célébrés par des prêtres orthodoxes dans le Hatay", a-t-il précisé. Selon l'ambassade russe en Turquie, citée par l'agence RIA Novosti, le corps du pilote Oleg Pechkov sera ramené dimanche à Ankara par un attaché militaire russe. La date de son rapatriement en Russie n'a pas été précisée.

Le bombardier abattu mardi par la chasse turque revenait d'une mission de combat dans le nord-ouest de la Syrie. La Turquie affirme qu'il était entré dans son espace aérien et qu'il avait été averti "dix fois en cinq minutes", tandis que Moscou assure que le Su-24 survolait le territoire syrien et n'a pas été mis en garde avant d'être touché. Un pilote a été tué alors qu'il descendait en parachute après s'être éjecté, et l'autre a été secouru après une opération menée conjointement par les forces spéciales russes et syriennes. Une première opération de sauvetage a coûté la vie à un soldat russe. Il s'agit des premières pertes officielles pour l'armée russe depuis le début de son intervention en Syrie le 30 septembre.

 

AFP

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